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Je m’étais présenté à vous pour votre plaisir mais vous souffriez de ne pouvoir transformer ce feu, qui brûlait en vous, en une donation salvatrice de votre âme et de votre corps en toute confiance.  Vous aviez un irrépressible besoin de faire preuve d’humilité, à solliciter plutôt que d’exiger. Dès lors, mes « Vous » sont devenus « tu » et vice versa.

Désormais, tu devais démontrer tes qualités au lieu de les affirmer. Je suis devenu ton souverain, sans te laisser le temps des hypothèses. Tu as appris que le partage des plaisirs du corps et de l'esprit ne passe pas par la négociation mais par l'accomplissement. Tu t’es mirée dans mes yeux azurs où tu t’es laissée emporter.

La nudité ne peut cacher les mensonges, ainsi j’ai mis à jour ta fragilité. Cul, outrageusement exposé, tu perdis alors tout contrôle de toi-même, asservie à l’animalité débordante de mon plaisir.  Lentement ton corps nu s’est couvert de mes traces, parce qu’il est désormais des envies assouvies dont nous nous nourrissons. Il t’a fallu prendre le temps de respecter mes mystères. Tu as souvent perdu pied, dépassée par les événements, puis heureuse de t'être surpassée. A présent, grisée, constamment surprise et désappointée, parfois apeurée, souvent excitée.

Pensées en suspension, tu ressentais l’évanescence. Tu t’es livrée entière à ma belle appétence, mes mains pour habiller ton corps. Mes caresses troublantes, de doux élans t’ont éprouvée sans détour. Nul embarras car les chefs d’œuvre sont nés des maux. Tout s’enchaînait, se bousculait en ta luxuriante chair. Troubles, émotions, plaisirs s’imposaient à toi affolant le sang dans tes veines et incarnant ton esprit en folies. Ton corps frissonnant exprimait ton besoin de jouissance et m’invitait à assouvir mon appétit de toi. J’étais la faune en ta flore. En bruits mouillés, tu vivais le chaos de l’amour obscène. Aucun mot ne s’échappait, seulement des cris muets traduisant tes envies furieuses d’exulter. Ton corps arqué, inondé de plaisirs,  vibrait de mille résonances . Repus de l’ivresse partagée, tu savoures une régénératrice quiétude avant de t’adonner de nouveau, par ma volonté, à l'emprise des sens.

J’ai  facilement joué de ton être, mais jamais je n’ai profité de tes faiblesses, uniquement de tes failles.

A présent le « tu » s’est tu et le « Vous » redevient comme je l’ai voulu.

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